Pour une écologie anticapitaliste

Publié le par zuzu

Face à l’ampleur de la crise environnementale, il est nécessaire de développer une politique radicalement écologiste. Pour être efficace, celle-ci ne peut qu’être anticapitaliste.

 

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Le capitalisme, c’est la crise ! Après avoir détruit une partie de notre environnement, la folle course au profit menace désormais les équilibres de la planète. Celle-ci traverse une crise écologique sans précédent, due aux conséquences désastreuses d’un système économique et énergétique basé sur les énergies fossiles, le gaspillage, l’utilisation de technologies dangereuses et l’absence de principe de précaution. La pollution et la destruction engendrées par les activités humaines croissent et s’étendent au même rythme que le capitalisme.

Ces crises inédites ne peuvent aller qu’en s’amplifiant : les combattre, c’est remettre en cause le capitalisme. La période, tourmentée et durable, que traverse le cours du pétrole n’est qu’un nouvel exemple d’un système incapable de résoudre ses contradictions. Cette crise pétrolière a des conséquences sur le quotidien de chacun. On ne la résoudra pas par des demi-mesures qui ne pourront qu’atténuer ces conséquences et ne feront que reculer de quelques années l’échéance d’une catastrophe d’ampleur. C’est dès maintenant qu’une alternative à la société pétrolière est indispensable.

Les partis politiques qui défendent ce système et qui, en même temps, prétendent protéger l’environnement sont au mieux inconséquents, au pire hypocrites. L’exercice de tartufferie auquel s’est livré Nicolas Sarkozy lors du Grenelle de l’environnement ne doit pas créer d’illusions quant au vernis vert de ce gouvernement : sitôt les micros des journalistes éteints, les industriels du pétrole, du nucléaire, de l’agrobusiness, les défenseurs du transport routier et des OGM ont repris le pouvoir pour qu’au final, tout continue comme avant. On ne peut pourtant pas lutter contre la prédation des sociétés humaines sur l’environnement si on ne se bat pas contre la prédation de quelques-uns sur tous les autres.

De son côté, la gauche traditionnelle, qui refuse de s’en prendre aux causes profondes des pollutions, n’est pas en capacité de mettre en œuvre un programme réellement écologiste. Quant à la direction des Verts, sa participation croissante aux rouages de la cogestion social libérale lui fait accepter nombre de compromis, y compris en matière environnementale, l’empêchant d’être porteuse d’une écologie radicale.

 

Axe central

 

Il y a pourtant urgence, comme le montrent les nombreuses luttes écologistes qui se mènent sur des terrains aussi variés que le nucléaire, les OGM en plein champ, la poursuite des projets autoroutiers, la défense du transport ferré, le maintien d’une agriculture paysanne, le droit à la santé en particulier pour les salariés des industries polluantes, la défense du climat, la préservation de la biodiversité, la défense de services publics respectueux de l’environnement… Mais celles-ci restent souvent locales et isolées. Il s’agit aujourd’hui de les développer et de travailler à leur convergence. Mais cela ne peut suffire. Un parti anticapitaliste digne de ce nom, donc radicalement écologiste, doit rendre perceptible qu’un autre monde est nécessaire et possible, qu’une société débarrassée de la marchandisation et respectueuse des équilibres naturels peut et doit advenir. Ce projet de société nécessite des bouleversements radicaux de nos modes de production, de transports, mais aussi de consommation et de comportement. Cela implique notamment une transformation profonde, et démocratiquement élaborée, de l’appareil productif et énergétique.

Mais cela nécessite aussi d’articuler systématiquement dimension sociale et dimension écologiste. Non content de détruire la planète, le capitalisme rend les pauvres plus pauvres, mais aussi plus vulnérables aux dégradations environnementales. Inégalités sociales et inégalités écologiques se conjuguent de façon accrue, comme le démontrent encore récemment les émeutes de la faim qui ont enflammé nombre de pays du Sud. L’écologie que nous défendons s’inscrit donc dans la perspective de mouvements pour la justice globale et elle ne peut se réduire à une défense frileuse de la nature, considérée comme un corps extérieur au fonctionnement de nos sociétés. Elle doit saisir les mécanismes et identifier les premiers responsables de la dégradation de notre environnement. Car, pas plus que nous sommes égaux face à la crise écologique, nous ne sommes également pas responsables de cette crise.

Questions de santé, d’agriculture, de pollutions quotidiennes, risques de catastrophes climatiques ou nucléaires… tout concourt à faire de l’écologie un axe central d’une politique émancipatrice pour le xxie siècle. Avec tous ceux et toutes celles qui pensent que l’écologie ne peut se satisfaire de repeindre en vert le capitalisme, tous ceux et toutes celles qui veulent conjuguer au présent luttes sociales et luttes écologistes, nous voulons contribuer à une écologie anticapitaliste, aujourd’hui encore tâtonnante, mais qui se trouve confrontée à d’immenses défis qu’il s’agit de relever, dès aujourd’hui.

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