Mouvement de grève chez Call Center Factory
Plusieurs employés du centre d'appel Call Center Factory ont observé, hier à partir de midi, un mouvement de grève.
« Ce sont les employés qui ont décidé de faire grève car rien n'avance » explique Mme Rey, déléguée CGT du personnel. « Il y a une quarantaine de grévistes sur les 70 employés présents sur le plateau » précise-t-elle.
La représentante du personnel décrit « un ras-le-bol général » concernant les conditions de travail et de rémunération.
« La prime d'intéressement a baissé de 200 € pour chacun sans explication » indique encore Mme Rey.
De même, les conditions de travail sont pointées du doigt : « il faut justifier de tout en permanence. » Les employés du centre d'appel en grève réclament « des explications sur la baisse de la prime d'intéressement. Nous réclamons une prime de mérite de 100 € pour tous les employés présents l'an dernier qui ont fait de gros efforts.
Nous avons tenté de contacter la direction sans succès.
Basé sur Pyrène Aéropole à Juillan, Call Center Facory traite des appels sortants pour des clients comme SFR, Filia Assurance, Télé 2 ou France Loisirs. DEUX ARTICLES de LA DEPECHE du MIDI...
Les instances paritaires n'ont pas pu se réunir.
Élus pour la première fois en novembre 2008, les élus CGT représentants du personnel du conseil général n'ont pas tardé à donner de la voix. En refusant de siéger lors des différentes instances paritaires (comité hygiène et sécurité, commission administrative paritaire et comité technique paritaire) pour cause d'irrégularités par rapport au règlement intérieur. « Il faut savoir que ces réunions n'ont soit pas d'ordre du jour, ou bien les convocations arrivent hors délais, quand les décisions ne sont pas prises sans consultation », résume Hélène Andrillon, secrétaire CGT du conseil général. « Du coup, nous avons décidé de ne pas siéger. Il y a un règlement, il faut l'appliquer ! Et puis, au fond, cela traduit une volonté de réduire les élus du personnel à leur rôle minimal. Il n'y a pas, au conseil général, de vrai dialogue social, et encore moins de transparence. Si nous avons été élus, c'est parce que les agents voulaient que les choses changent. Or, avec ces méthodes, on ne peut pas assumer ce pour quoi nous avons été élus. »
Notons au passage que la CFDT, l'autre syndicat du conseil général, a également refusé de participer au comité hygiène et sécurité qui aurait dû se tenir lundi dernier.
Le droit à la paresse
Les gouvernements profitent souvent de la période estivale pour faire voter des lois antisociales importantes. Cet été ne dérogera pas à la règle et la principale attaque contre les salariés portera, cette année, sur l’extension et la banalisation du travail du dimanche.
Cette loi, soi-disant tant attendue par les salariés, aura, selon Henri Guaino, « une portée limitée » et elle ne touchera donc pas l’ensemble des salariés. Autres arguments mis en avant pour défendre cette loi, la majoration de la rémunération et le volontariat. On n’imagine très bien ce que cela peut donner dans la période actuelle de licenciements et de chômage.
En fait, cette de loi s’insère dans une stratégie globale de remise en cause de la durée légale du travail. C’est pour cette raison que Sarkozy y tient tellement. Elle permet encore plus de flexibilité et rend les salariés toujours plus corvéables. Contrairement à ce que veut bien nous faire croire le gouvernement, travailler le dimanche ne permettra pas de gagner plus et ne créera pas de nouveaux emplois.
Cette loi s’inscrit totalement dans l’offensive de Sarkozy et de son gouvernement contre les acquis sociaux de l’ensemble du monde du travail. Au moment où l'Insee prévoit la destruction de 700000 emplois cette année, où le chômage atteint des chiffres records et touche l’ensemble des salariés, l’urgence est de travailler moins pour travailler toutes et tous. Pour cela, il faut répartir le travail sans diminution de salaire et abaisser le temps de travail jusqu'à l'embauche de tous les travailleurs aujourd'hui privés d'emploi ou condamnés à des emplois précaires sous-payés.
Nous ne pouvons pas nous contenter de défendre le dimanche comme jour de repos: il nous faut reprendre, plus globalement, la bataille de la réduction du temps de travail. Cette bataille, c’est celle de l’emploi mais aussi du temps libre, des loisirs, de la grasse matinée. Cette bataille, c’est celle du droit à la paresse.
Un "sommet " loin des mobilisations....
lundi 6 juillet 2009
Le énième sommet social, le 1er juillet dernier, a été pour Sarkozy l’occasion de présenter aux confédérations syndicales un bilan évidemment très positif de sa politique, d’essayer de leur « vendre » son fameux emprunt, mais il a surtout été l’occasion de ne rien changer.
La dernière rencontre entre Sarkozy et les confédérations syndicales avait donné lieu à quelques « miettes sociales ». Celle du 1er juillet dernier n’aura vu aucun scoop social. Et pour cause, ce n’était pas vraiment le sujet. En fait, il s’agissait, pour Sarkozy, de vanter les mesures prises face à la crise et de discuter des « priorités d’avenir » que financera l’emprunt, nouveau cadeau aux plus riches. Lors de cette rencontre, Sarkozy a voulu montrer que, grâce aux milliards d’euros donnés aux banques et au patronat, la France résistait mieux face à la crise que nos voisins européens.
Le gouvernement aurait donc ainsi, par exemple, « sauvé » le secteur automobile, grâce aux 6 milliards d’euros généreusement distribués. Les milliers de salariés licenciés du secteur apprécieront. Quant à l’emploi et aux licenciements, première préoccupation de la majorité de la population, Sarkozy est resté évidemment très vague, avançant quelques pistes, comme le développement du contrat de transition professionnelle (CTP) réservé aux licenciements économiques. A Sarkozy et à Fillon, les confédérations syndicales ont réitéré leurs revendications : protéger l’emploi et améliorer le pouvoir d’achat. Ils ont jusqu’à octobre « pour faire valoir les priorités dans lesquelles il paraît important que notre pays investisse pour les générations à venir ».
Ce sommet social est à des années-lumières des préoccupations quotidiennes de la majorité de la population, des salariés, des chômeurs, des jeunes et des retraités, qui subissent chaque jour les effets de la crise. Sarkozy a encore une fois réussi à enfermer les directions des confédérations syndicales dans un pseudo-dialogue social.
Face aux licenciements, aux suppressions massives d’emplois dans la fonction publique, au projet d’instauration du travail le dimanche, au recul annoncé de l’âge de la retraite, oui, nous devons prendre rendez-vous avec Sarkozy et son gouvernement, mais dans la rue. Le dialogue doit avoir lieu entre les salariés en luttes, les équipes syndicales mobilisées, pour organiser la convergence, à l’image des premières initiatives encourageantes prises dans le secteur automobile autour des Continental et des Goodyear.
La mobilisation doit continuer pour aboutir à la construction d’un mouvement d’ensemble qui ne doit pas être la succession de journées sans lendemain auxquelles nous ont habitué les directions syndicales ces derniers mois, mais l’extension et la généralisation des luttes dans la durée, à l’image des semaines de grève en Martinique et Guadeloupe. C’est nécessaire et possible ces prochains mois.
Le NPA est ANTICAPITALISTE et UNITAIRE !
Alors que Sarkozy et son gouvernement annoncent de nouvelles attaques, il est impératif d'amorcer la riposte politique et sociale.
De grâces en disgrâces courtisanes, le jeu des chaises musicales organisé par Sarkozy II s'est achevé par la constitution d'une équipe de choc, déterminée à faire payer la crise aux travailleurs. Ouvrir la voie au travail du dimanche, « externaliser » la longue maladie vers un régime d'assurances, dégraisser en masse dans la fonction publique, renforcer l'arsenal répressif, les ministres réactionnaires ont de quoi nous préparer un été meurtrier pour les acquis sociaux et les libertés.
Face un telle machine de guerre, la seule réponse possible, c'est la mobilisation générale des salariés et de la population. Grèves, manifestations, marches nationales, pétitions, occupations, protestations de toutes sortes en sont les passages obligés. Aucune force politique ou syndicale ne peut, à elle seule, décréter la généralisation des mobilisations. Il faut une rencontre de tous les partis, syndicats et associations de gauche1, pour examiner la situation et proposer rapidement un plan de mobilisation ne se résumant pas à deux ou trois journées de grève étalées sur huit mois.
L'autre tâche de l'heure, liée à la première, est de faire grandir une opposition radicale à Sarkozy sur le plan directement politique. La crise que traverse la social-démocratie libère de l'espace. Il s'agit de crédibiliser les solutions anticapitalistes et antiproductivistes à une échelle de masse. Nous ne négligeons aucun terrain pour le faire. Nous sommes ouverts à toutes les collaborations unitaires, y compris dans un cadre électoral. Nous proposons au Parti de gauche (PG), aux Alternatifs, à la Fédération, au PCF et à Lutte ouvrière de constituer partout des listes communes au premier tour des régionales de mars 2010.
Ces listes doivent porter les exigences sociales et écologistes face à la crise, ainsi que des mesures anticapitalistes adaptées au rôle des conseils régionaux. Cela suppose un bilan critique des gestions des vingt régions de gauche. Cela suppose aussi, dans le cas où les listes auxquelles nous participons fusionneraient avec celles du PS au second tour, que nos élus et ceux de nos partenaires conservent leur totale liberté de vote dans l'institution. Nous sommes prêts à participer à des coalitions de gauche – donc sans le Modem – au second tour2, pour faire échec à Sarkozy et à ses amis, mais pas à nous renier. Hors de question de se soumettre à une solidarité de gestion qui nous obligerait par exemple à voter des subventions régionales à des entreprises qui licencient.
Diverses déclarations du parti de Jean-Luc Mélenchon vont dans le bon sens. Celles des dirigeants du PCF sont très contradictoires. « La stratégie du Front de gauche qui vient d'être expérimentée devra être élargie […] au NPA et à d'autres […]. Ça suppose que le NPA change sa posture quant à sa prise de responsabilité sur la gestion des régions puisqu'ils ne veulent pas travailler avec le Parti socialiste, ce qui n'est pas notre cas », a, par exemple, déclaré le député communiste Roland Muzeau. Entre la soumission aux politiques libérales mises en œuvre par le PS et la rupture anticapitaliste avec le NPA, le PCF devra pourtant choisir. Pour clarifier, des rencontres rapides, dont nous rendrons compte au fur et à mesure, sont prévues avec l'ensemble des partenaires pressentis. i
Frédéric Borras et Raoul Jennar
1. Le NPA a demandé des rencontres bilatérales à tous ces mouvements.
2. La loi électorale permet à deux listes ayant dépassé les 5 % au premier tour de fusionner au second.