MOUVEMENT LYCEEN La ville rose bouillonne

Publié le par zuzu

La ville rose bouillonne

À Toulouse, la mobilisation lycéenne a commencé, il y a environ un mois et demi, à partir des quartiers populaires. Elle s’étend aujourd’hui, les lycéens assurant leur auto-organisation et leur coordination.

Début avril, une première AG a lieu au lycée polyvalent du Mirail, un quartier populaire. Contrairement aux précédentes, la mobilisation a débuté dans les lycées de « banlieue », avant de s’étendre aux établissements de centre-ville. Tout d’abord, parce que ce sont les lycéens des quartiers populaires qui subissent de plein fouet la précarisation et la destruction de l’enseignement professionnel (suppression des BEP). Et parce que le nombre de postes supprimés y est considérablement plus élevé, alors que ces lycées sont déjà moins bien dotés que les autres. En outre, ces lycéens ont rapidement pris conscience que c’est leur avenir même qui est en jeu, pas seulement leurs conditions d’études.

Cette première AG a débouché sur un blocage spontané, très médiatisé, qui a donné le coup d’envoi de la mobilisation toulousaine. Dès lors, les AG se sont multipliées ainsi que des actions localisées sur chaque établissement (occupations, blocages). La première manifestation, appelée uniquement par les JCR, a eu lieu le 1er avril, avec plus de 700 lycéens. Depuis, les manifestations, tous les mardis et jeudis, ne cessent de prendre de l’ampleur (plus de 3 000 manifestants le mardi 6 mai).

L’implication des enseignants aux côtés des lycéens doit désormais être plus importante. C’est le seul moyen de faire céder le gouvernement. En effet, les lycéens ne tiendront pas longtemps s’il n’y a pas une mobilisation massive des professeurs, et donc des grèves largement suivies. Les syndicats d’enseignants commencent à se mobiliser, notamment au lycée Raymond Naves (11 postes supprimés) et l’information se diffuse dans les réseaux militants de lycéens et d’étudiants.

À Toulouse, les liens entre élèves, professeurs et parents d’élèves se font notamment par le biais d’AG inter-établissements qui permettent de rédiger des appels ou des tracts communs.

Les lycéens sont très attachés à leur auto-organisation, qui leur permet non seulement d’organiser l’ensemble des lycéens, mais aussi de réussir à faire face aux trahisons des directions syndicales comme la FIDL. La Coordination des lycées toulousains (CLT, issue du mouvement de 2005 et du CPE) appelle aux manifestations et aux actions, gère le service d’ordre, appelle aux blocages des lycées. Ses appels sont réellement suivis (le 6 mai, 14 lycées étaient bloqués, sur la vingtaine que compte la ville) et son audience ne cesse d’augmenter.

Les lycéens toulousains s’engagent largement dans la préparation du 15 mai, pour crier aux côtés des travailleurs leur détermination à poursuivre, tous ensemble, leur mobilisation.

 

 

 

De Toulouse, Hugo et Florian

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