Rassembler les anticapitalistes !

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Le NPA affiche ses revendications en préparation des élections présidentielles. Il est en ce moment en discussion avec les partis à la gauche du PS en vue d’un rassemblement le plus large possible.

Crise nucléaire au Japon. Révolutions, contre-révolutions et guerres au sud de la Méditerranée. Plans d’hyper-austérité en Europe et aux États-Unis. Ces trois éléments donnent la mesure de la faillite totale qui frappe le modèle capitaliste globalisé et productiviste au début du xxie siècle. L’idée que ce système est certes imparfait mais qu’il amènerait peu à peu le progrès, le recul des inégalités, la paix, est une fable qui ne convainc plus grand monde.
Ce que vivent au quotidien des milliards d’êtres humains, c’est la misère. Même dans les pays dits riches comme le nôtre, des millions de personnes vivent la galère et la difficulté à « joindre les deux bouts ». L’idée que les générations qui arrivent auront une vie plus difficile encore se diffuse et renforce l’inquiétude.
Tous ceux qui sont identifiés comme co-responsables de cette situation sont frappés d’un puissant discrédit. C’est la raison structurelle de l’ambiance de fin de règne qui frappe la Sarkozie. Mais c’est aussi la raison pour laquelle les dirigeants du PS ne parviennent pas à surfer sur l’espoir d’un changement. Le programme du PS a ceci d’honnête qu’il ne fait aucune promesse. Rien sur l’annulation des principales mesures antisociales de la droite. Rien sur les salaires et le pouvoir d’achat. Rien sur sur la défense des services publics. Rien sur la transition énergétique. Le PS ne peut compter que sur le ras-le-bol de Sarkozy pour espérer l’emporter aux prochaines présidentielles.
La colère sociale est forte. Elle peut tout amener le pire – la progression de l’extrême droite1 –, comme le meilleur – les luttes pour arracher des augmentations de salaire, défendre les acquis et les droits. Elle nourrit le débat politique sur l’alternative à ce système;qui a fait faillite.

La stratégie anticapitaliste en débat

Des centaines de milliers de personnes, des milliers de militants et militantes du mouvement social, syndical, politique en ont assez de la droite tout en n’ayant aucune illusion sur le PS et son projet d’alternance sans changement. Nombreux sont celles et ceux qui veulent qu’un programme de rupture pour aujourd’hui s’applique enfin.
Lors des prochaines échéances électorales, le NPA participera au rassemblement le plus large possible des anticapitalistes. À cette étape il met en discussion le contenu, un programme clair, 100 % à gauche, dont les maîtres mots sont la répartition des richesses, la fin du productivisme, la mise sous contrôle des principaux secteurs de l’économie, des banques, des assurances, du crédit, de l’énergie, des transports. Un tel programme peut nourrir des mobilisations sociales mais nous luttons aussi pour qu’un gouvernement par et pour la majorité de la population le mette un jour en œuvre. Un gouvernement de cette nature n’a rien à voir avec une coalition gouvernementale mille fois vue et revue avec le PS.

S’allier avec les héritiers de Mitterrand et Jospin, avec les amis de Zapatero et Papandréou, c’est se renier. Hors de question de participer ou de cautionner un gouvernement qui ferait l’inverse de ce pour quoi nous nous battons au quotidien. Aujourd’hui, il y a une opposition résolue à la droite.
Mais demain, il faudra une opposition de gauche résolue à un gouvernement dirigé par le PS. Cette fidélité intransigeante à des convictions, ce refus des demi-mesures et de l’eau tiède, sont vitaux pour faire contrepoids à une extrême droite qui s’affirme plus habile que jamais à manier la démagogie nationale et sociale.
Concrètement, à cette étape, le NPA soumet le grand angle de ses propositions, par des réunions, des diffusions de tracts. Il a sollicité une série de personnalités du mouvement social, des intellectuels pour donner leur point de vue. Enfin, il a pris rendez-vous avec des mouvements politiques qui se situent à gauche du PS et des rencontres sont en train de se dérouler avec les Alternatifs, les écologistes radicaux, Lutte ouvrière, la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase) et le Front de gauche. Nous publierons ces points de vue et nous rendrons compte dans les semaines qui viennent de ces rencontres. À l’issue de ce cycle de débats, le NPA décidera des formes de sa présence à la présidentielle de 2012.

Fred Borras

1. Un phénomène qui n’est hélas pas réservé à la France. Ce week-end vient de nous le rappeler en Finlande où l’extrême-droite vient de quintupler son score de 2007 en atteignant 19, 1 % avec un discours raciste et hostile à l’Union européenne.

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