HAUTE-GARONNE

Aux côtés des Mollex

Jeudi 6 novembre, Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne, 6 000 habitants) était décrétée « ville morte ». Afin de soutenir les 300 salariés menacés de licenciement chez Mollex (numéro deux de la connectique mondiale, 40 sites et 33 000 salariés dans le monde), les habitants se sont réunis sur la place principale et les commerçants ont baissé leur rideau en signe de solidarité. Tous ont participé à la manifestation qui, renforcée par de nombreux travailleurs venus de tous les départements, a rassemblé plusieurs milliers de personnes.

À Villemur-sur-Tarn, Mollex a engrangé 640 000 euros de bénéfices en 2007, et 1,2 million en 2008 ! Mais la direction de la multinationale a jugé que ces résultats étaient insuffisants. De ses bureaux de l’Illinois, aux États-Unis, elle veut délocaliser la production en Slovaquie et en Chine ! Logique, alors, lors de la manifestation, de lire sur de nombreuses pancartes : « Yes, we can save Mollex » (« Oui, nous pouvons sauver Mollex »). Les travailleurs de Mollex ont bien compris qu’ils étaient, une fois de plus, sacrifiés sur l’autel du profit. Pour finir, le défilé s’est rendu sur le site, où se tenait un comité d’entreprise.

Des élus locaux, le maire, un député socialiste ainsi qu’un sénateur sont intervenus pour désapprouver la conduite de la direction de Mollex et, pour certains d’entre eux, en appeler à Sarkozy ! Autre ton chez les syndicalistes, à l’issue de la réunion avec la direction : le dégoût, mais aussi la colère et la détermination à ne pas se laisser faire. L’émotion était aussi palpable, notamment lorsque des salariés présents depuis plus de vingt ans dans l’entreprise ont apporté leurs témoignages.

Même si une délégation de salariés a été reçue par le secrétaire d’État à l’Industrie et à la Consommation, Luc Chatel, lundi 10 novembre, il ne fait aucun doute que les salariés vont continuer à se battre. Le nouveau parti anticapitaliste, présent le 6 novembre avec des militants du Tarn et de la Haute-Garonne, se retrouvera aux côtés des salariés dans les actions à venir.