Refonder la gauche avec le PS ou construire ensemble une véritable opposition populaire

Publié le par zuzu

texte distribué à la fête de l'Huma par la LCR

 « Pas question de se laisser faire », c’est le sentiment que nous sommes nombreux à partager. Oui, il faut

faire entendre sa voix, faire respecter ses droits, surmonter le désarroi que la victoire de la droite et les

attaques en rafale qui ont suivi ont entraîné.

Al’université d’été du Medef, Sarkozy, ovationné, a lancé « la deuxième phase des réformes », la deuxième

phase de ses attaques contre les salariés, centrée sur la remise en cause du contrat à durée indéterminée.

Fillon, trop content de sortir de l’oubli, vient d’annoncer que la réforme des services spéciaux des retraites était

« prête », qu’il n’attendait plus que le « signal » de Sarkozy pour engager « les discussions avec les partenaires

sociaux », pour discuter de ce qu’il avait déjà décidé !

Ces attaques contre les régimes spéciaux annoncent d’autres attaques contre les retraites, visant à passer le

nombre d’annuités à 41, voire 42, ou à faire passer l’âge de départ à 61 ou 62 ans : travailler plus et plus

longtemps, pour permettre au patronat de diminuer encore le coût du travail. Dans le même temps, Sarkozy annonce sa volonté de partir à la chasse aux chômeurs fraudeurs. Fadela Amara lui emboîte le pas en lançant, sans rire, son plan « anti-glandouille » dans les quartiers et les banlieues. Et la chasse aux enfants de travailleurs sans papiers continuent.

A tout cela s’ajoutent la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat, les franchises médicales, la remise

en cause du droit de grève, l’autonomie des universités, la privatisation de GDF...

Devant une telle offensive tous azimuts, bon nombre de travailleurs, de militants ont le sentiment d’être

dépassés, submergés ou impuissants ; certains, même, sont bluffés par la démagogie populiste de Sarkozy,

bousculant les routines pour subjuguer l’opinion.

Son entreprise lui serait bien plus difficile sans l’aide des transfuges du PS, membres de son gouvernement,

ou des membres du PS, comme Lang ou Attali, qui participent à des commissions. Les uns et les autres accréditent l’idée qu’il n’y aurait pas d’autre politique possible que celle de la droite.

Mais ce sont aussi les propos mêmes des dirigeants du Parti socialiste, Hollande, Valls, Montebourg... qui

prêtent main-forte à Sarkozy contre les salariés. Loin de tirer les leçons de la défaite de Royal, ils accentuent

leur alignement sur la politique de la droite.

A GAUCHE, UNE CONTRADICTION INSURMONTABLE

Cette évolution du Parti socialiste faisant de l’économie de marché son credo, s’adaptant aux contraintes de la mondialisation financière, vient de loin et renvoie aux 25 dernières années d’alternance et de cohabitation.

Elle place les militants, les sympathisants, la direction même du Parti communiste dans une contradiction si

aiguë, aujourd’hui, que des choix s’imposent.

Chacun est confronté à un moment historique, à des choix qui renvoient à des bilans, des débats de fond.

Quel avenir pour la gauche, quelle actualité des idées du socialisme ou du communisme ? Faut-il refonder la

gauche ou créer un nouveau parti ?

Quand Marie-George Buffet dit : « Entamons tout de suite la reconstruction de la gauche! Osons le débat

sans tabou, sans à priori sur la visée communiste en ce XXIème siècle », elle formule, elle-même, la contradiction

dans laquelle elle est prisonnière.

Refonder la gauche, c’est l’alliance avec le PS pour une nouvelle union électorale. C’est le sens de la proposition qu’a faite François Hollande de mise en place d’un comité de liaison des forces de gauche en vue des municipales. La LCR, quant à elle, avait proposé de créer des collectifs et un front de résistance et de mobilisation contre la politique de Sarkozy, ouvert à toute la gauche politique et syndicale sans exclusive.

OUI A LUNITE DACTION

NON A UNE NOUVELLE VERSION DE LA GAUCHE PLURIELLE POUR GERER LE CAPITALISME

Il n’est pas possible de dénoncer le capitalisme libéral, impérialiste, de le combattre, de donner son actualité à

« la visée communiste » en faisant alliance avec ceux qui limitent leur horizon à l’économie de marché et à la

mondialisation financière. C’est soi-même enlever toute crédibilité à son propre combat, à ses propres idées.

Une page est tournée, il faut faire du neuf.

Certains dirigeants du Parti communiste vont si loin dans leur dépendance au PS qu’ils envisagent la dissolution

de leur propre parti au profit d’une nouvelle formation de gauche.

Oui, il faut discuter sans tabou, prendre des initiatives, faire du neuf, mais le fond du débat, c’est quel programme,

quelle politique ?

Nombreux sont ceux qui pensent que les propositions de Besancenot ne sortent pas d’une attitude protestataire

qui conduit à l’isolement et n’offre ni débouché, ni issue. Pour eux, il ne pourrait y avoir d’issue que dans

le cadre électoral et parlementaire. Les échecs des 25 dernières années, les reculs accumulés ne sont-ils pas,

au contraire, la démonstration de l’impasse d’une politique fondée sur la recherche d’alliances électorales

pour participer au gouvernement dans le cadre des institutions ? Le Parti communiste et ses militants

n’ont-ils pas, eux-mêmes, payé lourdement les conséquences dramatiques d’une telle politique ?

Nous pensons qu’il y a urgence à tirer les leçons de ces échecs. Faire dépendre les possibilités de changement

d’un accord avec le PS, c’est renoncer par avance à changer les choses.

Sarkozy défend les intérêts des gros actionnaires, des possédants et des riches. Contre lui, il faut une véritable opposition, fidèle aux intérêts des travailleurs et des classes populaires, qui ne craigne pas de contester le droit des patrons et des financiers à diriger la société, leur dictature, pour défendre le droit démocratique de la population à contrôler la marche de l’économie et de l’Etat.

C’est pourquoi, nous appelons à la construction d’un nouveau parti, qui fonde sa politique et ses espoirs sur les mobilisations et les luttes, sans laisser croire qu’il serait possible de changer le système de l’intérieur. C’est toujours par la lutte qu’ont été obtenus les principaux acquis : 1936-1945-1968-1995-2006.

Aller au gouvernement suppose un engagement à rompre avec le capitalisme et ses institutions, une mobilisation

générale du monde du travail

Nous voulons construire, ensemble, un parti anticapitaliste, parce que tout démontre qu’il n’est pas possible de changer la vie sans s’attaquer à la dictature des gros actionnaires, du patronat, sans rompre avec le système et ses institutions.

La crise financière qui, aujourd’hui, menace l’économie mondiale de récession, la catastrophe écologique en cours soulignent l’actualité du programme socialiste et communiste. Mais ce programme, ce n’est pas celui de l’alliance avec le social-libéralisme, mais bien celui du changement révolutionnaire de la société.

Ensemble, dès aujourd’hui, nous pouvons, nous devons agir, pour inverser le rapport de force en nous mobilisant, au coude à coude, contre les franchises médicales, pour la défense des régimes spéciaux et des retraites, pour la défense du droit de grève, pour les salaires…

Nous souhaitons aller plus loin, car cela est nécessaire. Nous souhaitons contribuer à regrouper, par-delà les

divergences et les désaccords passés (communistes, libertaires, écologistes, inorganisés), dans un même parti tous

ceux qui, aujourd’hui, veulent préparer un mouvement d’ensemble contre Sarkozy pour, demain, oeuvrer à

construire une autre société, débarrassée de l’exploitation et des oppressions.

 

Je souhaite prendre contact avec la LCR

NOM ……………………………...................... PRENOM …………………………………………

ADRESSE ………………………………………………………………………………………………

Téléphone :…………………………… Email :………………………………………………………

A RETOURNER A : LCR 2 rue Richard Lenoir, 93100 Montreuil – tél : 01 49 28 52 99—e-mail : lcr@lcr-rouge.org — site web : http://www.lcr-rouge.org

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article