Référendum sur La Poste

Publié le par zuzu

Les perspectives de mobilisation pour que le projet de privatisation de La Poste soit soumis à référendum ont, d’ores et déjà, permis d’installer le débat sur la place publique. Et dans les médias.

À commencer par Le Monde, daté du 13 septembre, qui y consacre son éditorial, sous le titre « La Poste et le peuple ». Éditorial non signé qui, selon les règles en vigueur dans la presse, engage donc la rédaction en tant que telle. C’est très intéressant pour savoir ce que Le Monde pense. De La Poste, certes. Mais, surtout, de la démocratie !

Ainsi, Le Monde reconnaît facilement que « les arguments en faveur de cette initiative ne manquent pas ». L’éditorialiste insiste : « L’ouverture de son capital et sa privatisation probable à terme (comme cela s’est passé pour France Télécom) ne pourraient qu’écorner, voire remettre en cause, ses missions de service public. » Et de conclure, fort logiquement : « La question ne relève pas, à l’évidence, d’une décision technocratique ; mais d’un choix démocratique, qui concerne tous les Français. » On ne saurait mieux dire…

Alors ? Alors, Le Monde s’inquiète : « L’avenir d’une entreprise, fut-elle publique, peut-il sans dommage être tranché de cette façon ? Les procédures existantes de débat public ou de conférences de consensus ne sont-elles pas plus appropriées ? » Franchement, on voit mal ce que pourrait être une « conférence de consensus » entre partisans et adversaires du service public ! Mais, en réalité, la vraie crainte du Monde est beaucoup plus fondamentale : « Le référendum n’ouvre-t-il pas la voie, comme toujours, à toutes les surenchères et démagogies ? Aujourd’hui sur La Poste, demain sur des sujets beaucoup plus gênants. » Gênants, pour qui ?

Pour Le Monde, un référendum sur l’avenir de La Poste, éventuellement justifié, constituerait néanmoins un dangereux précédent. Ainsi, sous prétexte de (se) protéger des « surenchères » et des « démagogies », Le Monde indique clairement qu’il ne saurait être question de donner aux gens ordinaires l’habitude et le goût de décider eux-mêmes sur les sujets qui les concernent. Alors que, pour nous, c’est l’essence même de la démocratie…

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