PARTI SOCIALISTE

Publié le par zuzu

Avant même que la loi sur les retraites ne soit présentée au Parlement, le PS se rallie à l’allongement de la durée de cotisation. Comme pour mieux éclairer le sens de sa nouvelle déclaration de principes !

Illustration manquante

Photothèque Rouge/JR

Nicolas Sarkozy peut bien être le plus impopulaire des présidents de la République après un an de mandat. Il aura au moins la satisfaction de ne pas voir ses choix essentiels contestés par l’opposition parlementaire. Alors qu’il se préparait à annoncer une nouvelle attaque contre le droit à la retraite, il aura ainsi enregistré le ralliement du Parti socialiste, en la personne de Pierre Moscovici, à cette contre-réforme.

Certes, cette figure du pôle « reconstructeur » (qui allie fabiusiens et strauss-kahniens aux amis de Martine Aubry et d’Arnaud Montebourg) vient de renoncer à l’augmentation de la CSG, un temps envisagée rue de Solferino. Mais comment aurait-il pu défendre cette idée, lorsque Sarkozy lui-même se garde de l’évoquer eu égard à la chute du pouvoir d’achat des salariés ? Mais, comme l’avait fait François Hollande quelques jours auparavant, il n’hésite pas à accepter la perspective de l’augmentation de la durée de cotisation, chère à la droite et au Medef, au nom de « l’allongement de l’espérance de vie ». Seule réserve avancée : que cette disposition soit assortie de garanties quant à « l’emploi des seniors » et de « la prise en compte des métiers pénibles ». Une attitude qui assure au gouvernement qu’il n’aura pas à redouter la moindre bataille parlementaire lorsque sera présenté le projet.

De quoi éclairer le sens profond de la nouvelle déclaration de principes que les différents courants du PS viennent d’élaborer. Le parti y renonce définitivement à se projeter dans un au-delà du capitalisme, se contentant de se revendiquer de la « critique historique » de ce dernier. S’affirmant partisan d’une « économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique », il va jusqu’à prendre l’engagement de concourir à l’existence d’un « secteur privé dynamique », dans le cadre (bien sûr !) d’une « économie mixte ». Plus significatif encore, la rue de Solferino affirme vouloir changer la vie « par la loi et le contrat »… Ce qui constitue une rupture fondamentale avec ce vieux principe du mouvement ouvrier, pourtant hérité de la Révolution française et s’opposant aux logiques de tout temps défendues par le patronat, selon lequel la transcription du rapport de force collectif dans la loi devait être l’objectif de la gauche, plutôt que la négociation de contrats « de gré à gré »

De la capitulation d’ores et déjà annoncée sur les retraites à ce nouveau texte fondamental, la cohérence saute aux yeux. Sa mutation mène le PS à ne plus défendre qu’une variante de l’adaptation aux exigences de la mondialisation marchande et financière. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’ultime article de la déclaration appelle « tous les hommes et toutes les femmes qui partagent ses valeurs à rejoindre ce combat ». Comme pour signifier la volonté de transgresser au plus vite le clivage droite-gauche…

 

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